LE PERSONNAGE DU MOIS : Georges Simenon
Georges Simenon est un écrivain belge francophone né à Liège (Belgique) le 12 février 1903 et mort à Lausanne (Suisse) le 4 septembre 1989.
L'abondance et le succès de ses romans policiers (notamment les « Maigret ») éclipsent en partie le
reste d'une œuvre beaucoup plus riche.
Simenon est en effet un romancier d’une fécondité
exceptionnelle : on lui doit 192 romans,
158 nouvelles,
plusieurs œuvres autobiographiques, de nombreux articles et reportages publiés
sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et
articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l'auteur belge le plus lu dans le
monde et le troisième auteur de langue française, après Jules Verne et Alexandre
Dumas, le plus traduit dans le monde (3 500 traductions en 47 langues).
En janvier 1919, il entra comme reporter à la rubrique
« faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège. Cette
période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une
extraordinaire expérience qui lui permit d’explorer les dessous de la vie d’une
grande ville, les dessous de la politique, mais aussi de la criminalité ;
elle lui permit aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace.
Il écrit et publie en 1920 son
premier roman intitulé Au pont des Arches (« roman humoristique des mœurs liégeoises »).
Fin de l'année 1922, Georges Simenon, âgé de 19
ans, quitte la Belgique pour s'établir en France
et commence une production littéraire abondante ; il écrit environ un
millier de contes légers destinés à des publications galantes ou humoristiques
et quelque 200 romans pour collections à bon marché, le tout sous 17
pseudonymes. Le plus connu, « Georges Sim »,
l'impose dès 1928 dans le genre policier en même temps que dans les faveurs
d'un large public.
En 1930, toute première apparition du commissaire Maigret dans l'œuvre, début d'un
roman-feuilleton, La Maison de
l'inquiétude, signé « Georges Sim », puis il crée le
personnage de Maigret qui le rendit universellement célèbre.
Il parcourt l'Europe et l'Afrique, et
produit des reportages pour la grande presse. De 1945 à 1955, il vit en Amérique (Canada, États-Unis).
De retour en Europe, il se fixe définitivement en Suisse
romande.
Pendant la guerre, entre 1940 et
1945, Simenon a continué à vivre en France (en Vendée et en
Charente-Maritime),
mais cette période, assez mal connue, est sujette à de multiples soupçons.
Représentant de l'État belge auprès des Belges réfugiés, il refuse d'aider ceux
d'entre eux qui sont juifs. Selon certaines personnes, lors de cette période
cruciale de sa vie et de son œuvre, l'écrivain aurait été un collaborateur.
En 1945, au sortir de la guerre,
il fuit la justice française et part s’installer au Canada, qu’il quitte en
1946 pour les États-Unis et Hollywood qui lui faisait des
appels d'offre pour l'adaptation de ses œuvres à l'écran depuis de nombreuses
années.
En 1952, il est reçu à l’Académie royale de Belgique, et revient
définitivement en Europe en 1955. Après une période mouvementée sur
la Côte d'Azur à côtoyer la jet-set, il
finit par s’installer en Suisse.
À la différence de beaucoup d’auteurs d’aujourd’hui
qui essayent de construire une intrigue la plus complexe possible, comme un jeu
d’échecs, Simenon propose finalement une intrigue simple, mais un décor et des
personnages forts, un héros attachant d’humanité, obligé d’aller au bout de
lui-même, de sa logique.
Hors commissaire
Maigret, ses meilleurs romans sont basés sur des
intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres
personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses
entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs
exemples sont les romans Les
Inconnus dans la maison, Le Voyageur de la
Toussaint, Panique, Les Fiançailles de
M. Hire, La Marie du port et La Vérité sur Bébé
Donge.