viernes, 30 de septiembre de 2016

François Mitterrand (président de la République française du 21 mai 1981 au 17 mai 1995)
De sa longue présidence (deux septennats complets), on retient de grandes avancées sociales : abolition de la peine de mort en 1982, la semaine des 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, l’instauration du RMI, la retraite à 60 ans… sans compter la commande et la réalisation de prestigieux édifices comme la pyramide du Louvre, la Bibliothèque nationale de France et l’Arche de la Défense. 
Né le 26 octobre 1916 à Jarnac  (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, séduisant et cultivé, excellent orateur, François Mitterrand se découvre très vite des dispositions pour diriger les hommes. Mais il n'atteint la présidence de la République qu'au terme d'un long parcours erratique.
Ses amis lui donnent le surnom de «Florentin» en référence à l'art de l'esquive pratiqué par des gens de la Renaissance comme
Machiavel. Nonobstant son action politique, François Mitterrand demeure un personnage romanesque des plus passionnants.
En 1942, s'étant enfui d'un camp de prisonniers, François Mitterrand renonce à la sécurité au sein de sa famille installée sur la côte méditerranéenne et prend le train pour Vichy. Comme beaucoup de jeunes ambitieux de sa génération, il entre au service du maréchal Pétain. Il assure un emploi modeste dans un service qui s'occupe de la réinsertion des prisonniers.
Début 1943, prévoyant la faillite du nazisme après la défaite de Stalingrad, François Mitterrand met un pied dans la Résistance. Il mène diverses opérations clandestines sous le surnom de « Morland ».
À la Libération, François Mitterrand, à peine âgé de 28 ans, devient ministre des Anciens combattants, puis ministre de la France d'outre-mer et ministre de l'Intérieur dans le cabinet de Mendès France en 1954, quand débute la guerre d'Algérie. Il est ministre de la Justice sous le gouvernement de 
Guy Mollet, lorsque les militaires reçoivent les pleins pouvoirs à Alger pour mettre fin au terrorisme par tous les moyens. 
Candidat contre le général de Gaulle aux élections présidentielles de décembre 1965, François Mitterrand se présente comme le champion de l'alternance au gaullisme. C'est ainsi qu'il réunit les partis de gauche autour de son nom, sous l'étiquette de la FGDS (Fédération de la gauche démocrate et socialiste). Il réussit à mettre le Général en ballotage et échoue au second tour avec un résultat honorable d'environ 45% des bulletins. 
Ce relatif succès le conduit à fonder le 12 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, un nouveau parti socialiste sur les ruines de l'ancienne SFIO (Section française de l'Internationale socialiste), discréditée par l'engagement de 
Guy Mollet dans les guerres coloniales. 
François Mitterrand incarne désormais tous les espoirs de la gauche non communiste. Après un échec de justesse aux élections présidentielles de 1974 face à Valéry Giscard d'Estaing, il gagne les élections présidentielles en mai 1981, abolit la peine de mort et met la France au diapason de l'Europe. À l'étranger, François Mitterrand s'engage résolument aux côtés des Occidentaux contre l'URSS. Très vite, l'économie montre des signes de faiblesse. Le président change alors de cap et confie le gouvernement à 
Laurent Fabius : privatisations d'entreprises publiques, abrogation de l'«échelle mobile» des salaires (les salaires ne sont plus indexés sur l'inflation).
La progression du chômage et des inégalités sociales entraîne un retournement de l'opinion. Les nouvelles élections, en 1986, ramènent la droite au gouvernement et 
Jacques Chirac, chef de l'opposition, devient le Premier ministre de François Mitterrand. C'est la première cohabitation de la Ve République entre un président et un Premier ministre de bords  opposés. 
Les maladresses de 
Jacques Chirac entraînent deux ans plus tard la réélection triomphale de François Mitterrand. Sous la pression de l'opinion, le président appelle son ennemi intime, Michel Rocard, à la tête du gouvernement. En trois ans, celui-ci pacifie la Nouvelle-Calédonie. Il instaure la CSG, un impôt sur l'ensemble des revenus, et le RMI, une allocation de survie destinée aux victimes de la crise rampante des années 80. C'est ensuite le bref gouvernement d'Édith Cresson puis celui du technicien Pierre Bérégovoy. En 1993, première année de récession depuis la fin de la guerre, c'est le retour de la droite avec cette fois Édouard Balladur à la tête du gouvernement.
Ce deuxième septennat est marqué par la réorientation du projet européen vers des objectifs économiques : marché unique des marchandises et des capitaux, monnaie unique. Il est surtout affecté par des bouleversements géopolitiques (chute du mur de Berlin, guerres en Yougoslavie) et l'effondrement de l'Afrique post -coloniale (génocide au Rwanda). La présidence de François Mitterrand se termine dans un climat maussade tissé de désillusions.

Diagnostiqué d’un cancer de la prostate en 1981, année de sa première élection, il fait en sorte de garder le secret sur son mal, quitte à maquiller les certificats médicaux semestriels qu'il s'est engagé à publier. Les proches du président et l'opinion publique ne seront informés de sa maladie qu'à la fin de 1992.
Au début des années 1990, on apprendra aussi que le président a une fille, Mazarine, de sa liaison adultérine avec Annie Pingeot.