jueves, 3 de diciembre de 2015

Décembre

LE PERSONNAGE DU MOIS : ÉDITH PIAF


Née à Paris le 19 décembre 1915 et morte à Plascassier (Alpes Maritimes) le 10 octobre 1963, sa vie aura été brève et intense, le destin la rattrapant toujours lors de brefs instants de bonheur. « La môme » n’aura jamais su se guérir des blessures de l’enfance et des désillusions de l’amour. Elle a dédié sa vie à son public, sa relation la plus fidèle et la plus sincère. Le patrimoine laissé par Piaf est immense et nombre de ces chansons à l’image de « La vie en rose », de « L’hymne à l’amour » ou de « Non, je ne regrette rien » demeurent encore dans l’inconscient collectif. Piaf est sans conteste l’artiste féminine qui aura le plus marqué le XXème siècle, tant par la grandeur de sa voix que par son destin des plus tragiques. 
Issue d’une famille d’artistes de rue, Édith Giovanna Gassion naît à Paris dans le quartier de Belleville. Son père est contorsionniste dans un cirque itinérant, sa mère chanteuse de rue. Edith ne connaît pas l’existence d’une enfant normale et mène une vie déstructurée. Elle fait face à la solitude et aux premières déceptions lorsque sa mère l'abandonne. Son père, soucieux du bien être de sa fille, prend la décision de la protéger et la confie à sa grand-mère paternelle, patronne d’une maison close en Normandie, avant de partir au front.
À la fin de la guerre, Édith et son père repartent sur les routes où tous deux mènent une vie de Bohème. C’est en accompagnant son père lors de ses spectacles de rue qu’Édith se découvre un talent pour la chanson. Elle dispose d’une voix unique qui va lui permettre d’atteindre le firmament des stars. À 15 ans, fatiguée de cette vie itinérante, Édith part vivre sa vie. Elle rencontre son premier amour, Louis Dupont, et, en 1933, une petite Marcelle naît de leur rencontre. À l’âge de deux ans, Marcelle meurt d’une méningite foudroyante et
Édith repart dans le Paris dépravé noyer son chagrin souvent accompagnée de sa meilleure amie, Simone, Parallèlement à cette vie de débauche, Edith chante dans les rues de Pigalle et de Belleville où elle commence, grâce à son don, à gagner sa vie.

Le plus grand des hasards met Louis Leplée sur sa route. C’est le premier homme à lui faire confiance. Il l’engage dans son cabaret et la rebaptise « La môme Piaf »Comme l’oiseau, Édith, malgré sa petite taille – elle ne mesure qu’ 1m 47 – dégage une force de caractère inégalable et une voix hors du commun. Elle est très vite repérée par le Paris artistique de l’époque et elle enregistre son premier disque.
Petit à petit Édith devient une star et se tourne vers de nouveaux horizons sans abandonner la chanson. Son talent pour l’art dramatique lui vaudra de tourner dans une dizaine de films. Pendant l’occupation allemande, Piaf continue à chanter tout en faisant acte de résistance dans des textes aux messages cachés.
En 1944, Piaf est une artiste accomplie. Sa rencontre avec Yves
Montand est une nouvelle étape dans sa carrière. Elle le prend sous son aile et fait de lui un artiste. Parallèlement, elle noue une relation amoureuse avec lui. Sur l’écran, on peut voir le couple dans le film « Étoiles de la lumière »Toute sa vie, la chanteuse ne cessera de mêler ses liaisons à sa vie artistique, aidant ses amants à accéder à la célébrité. Édith révèle également un talent pour l’écriture. À la fin de l’année 1945, elle écrit l’un de ses plus célèbres succès internationaux « La vie en rose ».

En 1947, elle lance la carrière des Compagnons de la chanson. Ensemble, ils chantent « Les trois cloches » et embarquent pour les États-Unis. Elle conquiert peu à peu le cœur des Américains et c’est là-bas que Piaf fera ses plus belles rencontres. Elle croise le chemin de 
Marlene Dietrich, qui restera l’une de ses plus fidèles amies, et de Marcel Cerdan, l’amour de sa vie.  
Le boxeur français est marié mais la passion qu’il vit avec Édith n’a pas d’égal. Ce couple restera l’un des plus magiques et des plus tragiques du XXème siècle. Marcel Cerdan meurt dans un accident d’avion, 
le 27 octobre 1949, alors qu’il venait rejoindre Édith à New York. La môme ne se remettra jamais de ce nouveau coup du destin. Brisée par le chagrin, le désespoir, mué en dépressions chroniques, ne la quittera plus jamais.