jueves, 10 de enero de 2019

LE PERSONNAGE DU MOIS : SIMONE DE BEAUVOIR


LE PERSONNAGE DU MOIS : SIMONE DE BEAUVOIR


Née à Paris le 9 janvier 1908 et morte dans la même ville le 14 avril 1986, Simone de Beauvoir est une
femme de lettres française reconnue dans le monde entier grâce à son essai féministe intitulé « Le Deuxième sexe ». Sa relation amoureuse particulièrement marginale pour l’époque avec le philosophe et écrivain 
Jean-Paul Sartre lui confère un statut particulier de femme indépendante et totalement  libérée. 
Simone de Beauvoir vient au monde au sein d’une famille catholique relativement aisée. Aînée d’une famille de deux enfants, elle reçoit une éducation maternelle sévère et traditionnelle. Enfant, elle étudie dans une école catholique mais elle rejette très tôt ces enseignements en se déclarant totalement athée. Elle se découvre alors une profonde passion pour la lecture et l’écriture. Dès 1926, elle s’inscrit à des cours de philosophie dispensés à la Sorbonne. Elle obtiendra l’agrégation trois ans plus tard avec un résultat plus que satisfaisant et enseignera sa discipline à Marseille, puis à Rouen et à Paris. Toutefois, non comblée par cette profession, elle l’abandonne en 1943 pour suivre une carrière littéraire. Son premier roman, « l’Invitée », met en scène des rapports amoureux embrasés par le sentiment de jalousie, au sein d’une relation tripartite.
En 1929, sa rencontre avec l’existentialiste 
Jean-Paul Sartre marque un tournant décisif dans son existence et dans sa conception de la vie. Tous deux nouent une relation intellectuelle et affective très forte mais ne se conforment pas à la vie maritale. Ils se refusent en effet à partager le même toit. Jusqu’à la mort du philosophe, ils vivront ainsi dans l’anticonformisme le plus total, les liaisons extérieures faisant partie intégrante de leur relation.
Les idées qui fleurissent dans l’esprit de Simone de Beauvoir sont marquées très tôt par un fort engagement politique. Dès 1926, elle intègre un mouvement socialiste et, en 1945, avec Sartre, Raymond Aron, Boris Vian et quelques intellectuels de gauche, elle fonde une revue : Les temps modernes qui a pour but de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine et dans laquelle elle écrira de nombreux articles. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ses engagements politiques redoubleront d’intensité. Elle fait preuve également d’un engagement très prononcé envers la condition féminine et, en 1949, elle publie un essai intitulé « Le Deuxième sexe ». Dans des considérations toujours proches de l’existentialisme, elle prône la libération et l’émancipation de la femme dans la société. À travers une étude historique, scientifique, sociologique et littéraire, elle tente de démontrer à quel point la femme est aliénée par l’homme. L’unique moyen de s’y soustraire serait alors d’acquérir une indépendance totale. Cet ouvrage scandalise la haute société mais sera soutenu par l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et deviendra le socle des premiers mouvements féministes.

Dès 1947, Simone de Beauvoir se lance à la découverte du monde. Elle se rend tout d’abord aux États-Unis, où elle rencontrera son amant Nelson Algren, puis parcourt l’Afrique et l’Europe. En 1955, elle débarque en Chine. Elle découvre Cuba et le Brésil au début des années 1960, puis séjourne en URSS. Ses différents périples à l’étranger lui permettent d’enrichir ses ouvrages, qu’elle ne néglige à aucun moment. En 1954, son roman « Les Mandarins » remporte le prix Goncourt. Elle abandonne toutefois le genre romanesque pour se consacrer aux essais et aux ouvrages autobiographiques. En 1958, paraît « Mémoires d’une jeune fille rangée », suivi de « La Force de l’âge » et de « La Force des choses ». À travers cette fresque autobiographique, elle propose un exemple d’émancipation féminine et poursuit son étude sur le comportement et la responsabilité des hommes au sein de la société.



« Jusqu’ici les possibilités de la femme ont été étouffées et perdues pour l’humanité et il est grand temps dans son intérêt et dans celui de tous qu’on lui laisse enfin courir toutes ses chances. »
(Le Deuxième sexe)

 
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